Infos Business of Sunday, 14 October 2018

Source: agencecamerounpresse.com

Le Cameroun bientôt à l’ère de la culture du coton transgénique

La fin des essais actuellement en cours devrait aboutir à la vulgarisation du coton transgénique La fin des essais actuellement en cours devrait aboutir à la vulgarisation du coton transgénique

La fin des essais actuellement en cours devrait aboutir à la vulgarisation du coton transgénique au Cameroun.

Lancés depuis 2012 en milieu clos, puis dès 2015 en milieu ouvert, les essais sur la culture du coton génétiquement modifié au Cameroun, conduits par la Société de développement du coton (SODECOTON), vont livrer leurs résultats définitifs au cours de cette année 2018, apprend-on de bonnes sources.

Au cours de l’année 2015, la SODECOTON a lancé, dans la région de l’Extrême-Nord du pays, une série de consultations publiques, en vue de requérir l’avis des producteurs sur l’opportunité d’introduire les OGM dans cette culture.

En 2018, la SODECOTON vise une production de 260 000 tonnes de coton et envisage de décupler cette quantité au cours des prochaines années, au moyen de l’introduction des OGM. Selon les experts camerounais, l’introduction des OGM dans la filière coton au Cameroun, pourrait être très rapidement transposée à des céréales très prisées telles que le riz, le maïs ou encore le sorgho.

Pour la campagne écoulée 2017-2018, le Cameroun a enregistré une production de l'ordre de 254 000 tonnes de coton graine et 207 000 tonnes de coton fibre. Ce résultat est stable par rapport à celui des années précédentes, où la moyenne s'élevait à 260 000 tonnes, selon les statistiques révélées par la SODECOTON lors d'un salon national de l'industrie du Cameroun.

Au cours des dernières années, la SODECOTON avait tenté l'expérience de la culture du coton OGM ou transgénique, à Bocklé, une zone de production où quelques champs pilotes avaient été aménagés. L'initiative s'était soldée par un échec, à cause de l'inorganisation des planteurs, a expliqué un responsable administratif de l'entreprise.

LIRE AUSSI: Rentrée 2018: le MINESEC encore éclaboussé par un nouveau scandale

«Le coton OGM demande beaucoup de discipline. Les planteurs, vieux pour la plupart, sont habitués à d'autres techniques culturales, qui ne sont pas faciles pour eux à abandonner», a-t-il ajouté.

Il faut ajouter les réticences engendrées par les remous causés par une grande campagne menée par des organisations de la société civile contre le coton transgénique au Burkina Faso, le plus grand producteur de coton africain. Une campagne similaire mais peu intense avait eu lieu au Cameroun, sans effets. Ce coton est pourtant présenté comme un produit à haut rendement.

Au Cameroun, la culture du coton est une des principales sources de revenus de l'Etat et une des principales filières de croissance économique nationale. Elle fait intervenir environ 600 000 planteurs, encadrés par la SODECOTON, qui finance leur activité par l'octroi des crédits de campagne.

Pour l'heure, les rendements à l'hectare se situent à 1 450 kilogrammes. La moitié de la production est exportée à l'état brut, principalement vers le Bangladesh et l'Inde, selon les statistiques issues de la campagne 2016-2017.
Poussée à se réformer et à être plus performante afin d'aider à améliorer la productivité et la compétitivité de la filière textile du pays, la SODECOTON, après une période d'observation, a annoncé son intention de relancer son projet de coton transgénique.

Pour éviter un nouvel échec, l'entreprise concentre son attention sur des jeunes agriculteurs, qui représentent, selon elle, l'avenir de la culture du coton, car ils sont plus aptes à assimiler les techniques transgéniques concernées. Le coup d'envoi sera donné, a-t-on appris auprès de la SODECOTON, par la création d'une ferme expérimentale, «dans une zone bien localisée», mais pas encore désignée.